L’Espagne contemporaine : du XIXe siècle à nos jours
L’Espagne est un pays d’Europe du Sud qui occupe la plus grande partie de la péninsule Ibérique. Sa population est d’environ 47 millions d’habitants, répartis en 17 communautés autonomes qui disposent d’un certain degré de compétences propres.
Sa capitale est Madrid et sa langue officielle est le castillan, mais d’autres langues sont également reconnues comme le catalan, le basque, le galicien et l’occitan.
L’Espagne est une monarchie parlementaire depuis 1978, après avoir connu plusieurs régimes politiques au cours de son histoire.
Le XIXe siècle : entre crises et modernisation
Le XIXe siècle espagnol est marqué par la perte progressive de son empire colonial, qui avait fait sa richesse et sa puissance aux siècles précédents. Entre 1808 et 1898, l’Espagne perd successivement ses possessions en Amérique, en Afrique et en Asie, à la suite de guerres d’indépendance, de révoltes ou de conflits avec d’autres puissances européennes. Cette décadence impériale s’accompagne de crises politiques et sociales internes, qui opposent les partisans de l’absolutisme et ceux du libéralisme, les monarchistes et les républicains, les centralistes et les régionalistes. L’Espagne connaît ainsi plusieurs changements de régime, entre monarchies constitutionnelles, républiques éphémères et dictatures militaires. Le pays est également le théâtre de guerres civiles, comme les guerres carlistes (1833-1840, 1846-1849, 1872-1876), qui opposent les partisans du roi légitime Ferdinand VII et ceux de son frère Charles, ou la guerre des Matiners (1846-1849), qui oppose les libéraux et les conservateurs en Catalogne. Malgré ces troubles, l’Espagne connaît également des progrès dans le domaine de la modernisation économique, sociale et culturelle. Le pays se dote de sa première Constitution en 1812, qui reconnaît la souveraineté nationale et les droits des citoyens. Le pays s’ouvre au commerce international, développe son réseau ferroviaire, favorise l’industrialisation et l’urbanisation, et encourage l’éducation et la culture. Des personnalités comme le peintre Francisco de Goya, le romancier Benito Pérez Galdós ou le philosophe Miguel de Unamuno illustrent le dynamisme et la diversité de la création espagnole au XIXe siècle.
Le XXe siècle : entre guerre et démocratie
Le XXe siècle espagnol est marqué par la violence et la division, mais aussi par la résilience et la transition. Le début du siècle est marqué par la crise de 1898, qui voit l’Espagne perdre ses dernières colonies (Cuba, Porto Rico, les Philippines) face aux États-Unis. Cette crise provoque une remise en question du modèle politique et social espagnol, et donne lieu à des mouvements de contestation et de réforme, comme le régénérationnisme, le catalanisme, le socialisme ou l’anarchisme. En 1923, le général Miguel Primo de Rivera instaure une dictature qui suspend la Constitution de 1876 et impose un régime autoritaire et centraliste. En 1931, à la suite des élections municipales qui donnent la victoire aux républicains, le roi Alphonse XIII abdique et la Seconde République est proclamée. La République espagnole se veut un régime démocratique, laïc et social, qui reconnaît le suffrage universel, la séparation de l’Église et de l’État, l’autonomie des régions et les droits des travailleurs. Cependant, la République doit faire face à de nombreux défis et oppositions, comme la crise économique, la montée des extrémismes, la question religieuse, le problème régional ou la réforme agraire. En 1936, le Front populaire, une coalition de gauche, remporte les élections législatives, mais provoque la réaction des forces conservatrices, qui déclenchent un coup d’État militaire le 18 juillet. Ce coup d’État échoue à renverser le gouvernement républicain, mais plonge le pays dans une guerre civile qui durera jusqu’en 1939. La guerre civile espagnole oppose les républicains, soutenus par les socialistes, les communistes, les anarchistes, les nationalistes catalans et basques, et l’aide internationale de l’Union soviétique et des Brigades internationales, aux nationalistes, dirigés par le général Francisco Franco, appuyés par les monarchistes, les phalangistes, les carlistes, l’Église catholique, et l’aide internationale de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste. La guerre civile fait plus de 500 000 morts, provoque d’importantes destructions matérielles et culturelles, et entraîne l’exil de près d’un demi-million de personnes. La guerre civile se termine par la victoire des nationalistes, qui instaurent une dictature qui durera jusqu’à la mort de Franco en 1975. Le franquisme se caractérise par un régime autoritaire, national-catholique, corporatiste et centraliste, qui réprime toute opposition politique, sociale ou culturelle, et qui isole l’Espagne du reste du monde. Le régime franquiste connaît cependant des évolutions au cours de son existence, notamment sous l’influence des circonstances internationales (la Seconde Guerre mondiale, la guerre froide, la décolonisation) et des transformations économiques et sociales (le développement, l’émigration, le tourisme, la contestation). À partir des années 1960, le franquisme doit faire face à une crise de légitimité et à une montée des revendications démocratiques, régionalistes et ouvrières, qui s’expriment notamment à travers le mouvement étudiant, les grèves, les manifestations, les partis clandestins ou les groupes armés comme l’ETA. À la mort de Franco, le roi Juan Carlos Ier, désigné comme son successeur, impulse un processus de transition démocratique, qui aboutit à l’adoption d’une nouvelle Constitution en 1978. La Constitution de 1978 reconnaît l’Espagne comme un État social et démocratique de droit, qui organise son territoire en communautés autonomes, qui garantit les droits et les libertés des citoyens, et qui intègre le pays dans l’Europe et dans le monde. Depuis lors, l’Espagne a connu une période de stabilité et de prospérité, marquée par l’alternance politique entre les deux principaux partis, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et le Parti populaire (PP), l’adhésion à l’OTAN en 1982 et à l’Union européenne en 1986, le développement économique et social, la modernisation culturelle et la consolidation de l’État des autonomies.
Conclusion
L’histoire de l’Espagne des deux derniers siècles est une histoire riche et complexe, qui témoigne de la diversité et de la vitalité d’un pays qui a su surmonter les difficultés et les drames, et qui a réussi à se construire comme une nation démocratique, moderne et ouverte. L’Espagne est aujourd’hui un pays qui fait partie intégrante de l’Europe et du monde, qui affirme son identité plurielle et qui relève les défis du présent et de l’avenir.
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